La chirurgie réfractive

La chirurgie réfractive regroupe l’ensemble des techniques de chirurgie (au laser ou par pose d’implant intra-oculaire) permettant de corriger les différents défauts de la vision.

Elle a pour but de permettre au patient de se passer de lunettes dans la grande majorité des situations de la vie quotidienne. Cependant, une correction optique résiduelle peut parfois s’avérer nécessaires dans certaines conditions spécifiques ( écrans, lecture soutenue, conduite nocturne…).

Les défauts de la vision

Pour un œil normal ou emmétrope, c’est à dire qui ne présente pas de défaut de vision, les rayons lumineux sont déviés par la cornée puis le cristallin et convergent pour obtenir une image nette sur la rétine.

La Myopie

Un œil myope est un œil trop long ou trop puissant. Les rayons lumineux convergent en avant de la rétine. La vision sera floue de loin et nette de près.

Elle apparaît généralement au cours de l’enfance ou de l’adolescence et se stabilise à l’âge adulte. La correction de la myopie se fait par verres de lunettes ou lentilles de contact divergents. Ainsi, l’image est repoussée vers l’arrière sur la rétine pour obtenir une vision nette. Le même effet peut être obtenu en aplatissant le centre de la cornée par une chirurgie réfractive au laser.

L’hypermétropie

Un œil hypermétrope est un œil trop court ou pas assez puissant.
Les rayons lumineux convergent en arrière de la rétine.


Pour une faible hypermétropie, l’œil a tendance à compenser par l’accommodation, n’entrainant pas de gêne visuelle prononcée.

En revanche, lorsque l’on a affaire à une forte hypermétropie, l’effort d’accommodation plus important peut provoquer une sensation de fatigue, des maux de tête, et une gêne visuelle, de près et de loin.

La correction de l’hypermétropie se fait par verres de lunettes ou lentilles de contact convergents. Ainsi, l’image est ramenée vers l’avant sur la rétine pour obtenir une vision nette. Le même effet peut être obtenu en faisant bomber le centre de la cornée par une chirurgie réfractive au laser.

L’astigmatisme

Un œil astigmate est un œil présentant des anomalies de courbures de la cornée.

L’œil, normalement sphérique, s’apparente dans ce cas davantage à la forme d’un ballon de rugby plutôt que d’un ballon de football. Cela crée des distorsions de l’image formée sur la rétine à toutes les distances : la vision est imprécise de près et de loin.

La correction se fait par verres de lunettes ou lentilles de contact toriques. Le même effet peut être obtenu en modifiant la courbure de la cornée par une chirurgie réfractive au laser.

La presbytie

La presbytie se manifeste par une baisse progressive de la vision de près. Elle débute aux alentours de 45 ans. Il devient alors nécessaire d’éloigner le texte pour lire puis la lecture des détails devient impossible sans une correction adaptée.

Elle est liée à une diminution de la capacité d’accommodation.

L’accommodation est le moyen par lequel l’œil peut régler automatiquement sa focale pour voir de loin ou de près selon les besoins (processus identique à l’autofocus des appareils photo).

Elle augmente par paliers et se stabilise avant 60 ans.

Elle se corrige par des verres convergents ou par des verres progressifs. Elle peut se corriger chirurgicalement par laser, une fois la presbytie stabilisée, à partir de 52 ans.

Le Bilan pré-opératoire

La consultation pré-opératoire est un temps essentiel dans la démarche chirurgicale et permet :

  • D’évaluer le défaut optique à traiter
  • D’éliminer une éventuelle contre-indication à la chirurgie
  • D’apporter les informations sur les différentes techniques de chirurgie réfractive
  • De choisir avec le patient la technique la plus adaptée
  • En fonction de votre défaut optique à corriger et de la technique opératoire, vous pourrez être orienté vers un second praticien si nécessaire.

La consultation pré-opératoire comporte les étapes suivantes :

  • La mesure de l’acuité visuelle permet de déterminer le défaut visuel à corriger
  • Un examen de la cornée et du fond d’œil au biomicroscope afin de dépister d’éventuelles  contre-indications à la chirurgie

  • Une topographie de la cornée permettant de détecter les anomalies de courbures et d’épaisseur  de la cornée pouvant contre-indiquer la chirurgie

Il est recommandé de retirer ses lentilles de contact 5 jours avant la consultation pré-opératoire. Un second rendez-vous pour réalisation d’un examen pupilles dilatées peut être nécessaire.

Les techniques de chirurgie réfractivE

Photokératectomie de surface

La PKR est une procédure simple de traitement de surface de la cornée utilisant le laser Excimer.

Après une courte abrasion de la couche superficielle de la cornée (épithélium), le laser va permettre de remodeler le tissu cornéen en fonction du défaut visuel à corriger.

L’épithélium abrasé va cicatriser spontanément en quelques jours.

Il s’agit d’une technique simple et efficace.



Elle est utilisée le plus souvent pour :

  • Les faibles et moyennes corrections (myopie, astigmatisme, hypermétropie)
  • Les cornées de faibles épaisseurs

Les avantages de la PKR sont :

  • Simplicité : la PKR n’utilise qu’un seul laser et évite la découpe d’un capot cornéen
  • Efficacité : les résultats sont identiques à ceux des autres techniques pour les faibles et moyennes corrections

  • Coût : le coût de la PKR est inférieur à celui du Lasik

L’évolution post-opératoire habituelle :

Deux à trois jours sont nécessaires à la repousse de l’épithélium cornéen. L’œil est douloureux pendant cette phase de cicatrisation et nécessite la prescription d’antalgiques et le port d’une lentille thérapeutique pendant 48 à 72h.

La récupération visuelle s’effectue dès la première semaine et est optimale en 3 à 5 semaines.

La réaction de cicatrisation de la cornée est variable selon les individus. Cet excès de cicatrisation (Haze), le plus souvent minime et transitoire, peut exceptionnellement être à l’origine d’une baisse d’acuité visuelle.

Une exposition au soleil importante (sports d’hiver ou nautiques) sont à éviter dans les semaines qui suivent l’intervention.

La chirurgie réfractive par PKR est une procédure courante et parfaitement standardisée. Néanmoins, elle n’échappe pas à la règle selon laquelle il n’existe pas de chirurgie sans risque. Les complications graves sont devenues extrêmement rare, ce qui en fait une chirurgie très sûre. Une fiche d’information détaillée vous sera remise et expliquée par votre chirurgien lors de la consultation.


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Le LASIK au laser Femtoseconde

Cette technique ne nécessite pas d’abrasion de l’épithélium de la cornée. Un premier laser (Femtoseconde) permet de réaliser une découpe superficielle d’un fin capot cornéen.  Ce capot est ensuite soulevé, permettant l’application du laser Excimer sur le tissu cornéen sous-jacent. Le capot cornéen est remis en place en fin d’intervention.

Le LASIK est le plus souvent utilisé pour :

  • Les moyennes et fortes corrections (myopie, astigmatisme, hypermétropie)
  • La correction de la presbytie

La correction au LASIK de la presbytie utilise la technologie Supracor :  La cornée est remodelée par le laser afin d’obtenir des zones de vision de loin, de près, ainsi que la vision intermédiaire, appelée « zone de transition ». Cette intervention concerne les patients présentant une presbytie stabilisée , à partir de 52 ans.

Tous les patients ne peuvent bénéficier de cette technique en raison du risque de déformation secondaire de la cornée (ectasie) si celle-ci s’avère irrégulière ou trop fine. Ces anomalies sont détectées lors de la consultation pré-opératoire.


L’évolution post-opératoire habituelle :

Dans la grande majorité des cas, l’œil est peu ou pas douloureux. La récupération visuelle est très rapide, souvent dès le lendemain de l’intervention. La chirurgie réfractive par FemtoLasik est une procédure courante et parfaitement standardisée. Néanmoins, elle n’échappe pas à la règle selon laquelle il n’existe pas de chirurgie sans risque. Les complications sévères sont très rares mais peuvent nécessiter une ré-intervention et aboutir à une limitation de l’acuité visuelle. Il peut s’agir d’une infection, d’une inflammation, d’une anomalie de réalisation du capot ou d’un déplacement secondaire du capot cornéen. Une fiche d’information détaillée vous sera remise et expliquée par votre chirurgien lors de la consultation.

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Implants phaques ICL

Le traitement par implants phaques type ICL s’adresse aux patients présentant une amétropie forte ( myopie ou hypermétropie forte) isolée ou associée à un astigmatisme. Les patients concernés sont le plus souvent non éligibles aux techniques de chirurgies rétractives conventionnelles par laser ( PKR ou LASIK). Ces implants sont réservés aux patients de moins de 40 ans, qui ne présentent pas encore de presbytie.


L’implant ICL est une lentille intra-oculaire souple , injectée au travers d’une micro-incision. Une fois injecté, l’implant se déploie puis est positionné entre le cristallin et la face postérieure de l’iris. Il s’agit d’une intervention relativement courte, indolore, réalisée en chirurgie ambulatoire, sous anesthésie générale.Les résultats sont le plus souvent très bons en terme de qualité visuelle. Le taux de complications opératoires est très faible et identique à celui de toute chirurgie intra-oculaire (moins de 1%). Cependant, ces interventions nécessitent un suivi post-opératoire régulier au long cours, dont le but est de dépister d’éventuels signes d’intolérance à long terme (apparition de cataracte, augmentation de la pression intra-oculaire ou baisse de la densité cellulaire endothéliale) imposant alors le changement voir le retrait de l’implant.

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Votre intervention en pratique

Votre intervention aura lieu au sein de l’unité de chirurgie réfractive du CHU Jean-Minjoz de Besançon.

Elle ne nécessite pas d’hospitalisation.

Les deux yeux peuvent être traités en même temps avec une durée opératoire qui peut varier de 10 à 20 minutes.La chirurgie est indolore et réalisée sous anesthésie locale.


La conduite automobile n’est pas autorisée le jour de l’intervention et la présence d’un accompagnant est indispensable.


Un contrôle post opératoire sera programmé auprès de votre chirurgien au cabinet dans les premiers jours suivant l’intervention. Afin de limiter l’impact sur votre vie professionnelle, les opérations ont lieux le jeudi ou le vendredi. Ainsi, la reprise des activités professionnelles est en règle générale possible dès le lundi ou le mardi suivant l’intervention.


Le traitement post-opératoire consiste en l’instillation de collyres antibiotiques, anti-inflammatoires et de larmes artificielles plusieurs fois par jour pendant les semaines qui suivent l’intervention. L’utilisation des collyres nécessite une hygiène rigoureuse afin de limiter au maximum les risques d’infection (lavage et désinfections des mains avant chaque instillation).